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1°- L’auteure : Véronique B. Jeandé

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Comment vous est venue l’envie (ou le besoin) d’écrire ?

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L’envie, aussi loin que je me souvienne, a toujours existé. Le besoin quant à lui est apparu plus tardivement. Un jour où les idées se bousculaient un peu trop dans mon esprit… Les coucher sur le papier m’a permis d’y mettre un semblant d’ordre. Voilà comment j’ai commencé à écrire, sans savoir réellement jusqu’où cela me mènerait.

 

Quelle est la place de l’écriture dans votre quotidien ?

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Elle cherche encore sa place ! À l’origine, j’écrivais la nuit. Toutefois, j’ai fini par comprendre que ce n’était pas une idée lumineuse, lorsque les heures de sommeil ont commencé à se faire un peu trop rares. Désormais je suis plus raisonnable, mais mes livres avancent nettement moins vite…

 

Quel genre littéraire aimez-vous lire ?

 

Les thrillers, bien sûr, mais pas seulement. Tout dépend de mon humeur et de mon état d’esprit.

Cependant, je ne lis pratiquement plus et je suis la première à le regretter. En fait, je n’arrive pas à lire et à écrire parallèlement. J’ai besoin de m’immerger totalement dans l’histoire. Une seule à la fois…

 

Avez-vous un auteur préféré et/ou un roman qui vous aurait marqué ?

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J’ai toujours été impressionnée par Tolkien, et notamment par sa trilogie du Seigneur des Anneaux, que j’ai dévorée quand j’étais jeune. Il n’a pas seulement écrit une histoire, il a imaginé un univers, un monde doté d’une géographie, de peuples, de langues, etc. Le tout tellement cohérent que l’on pourrait presque se croire dans la mythologie. C’est absolument fascinant.

Ken Follett occupe également une bonne place dans ma bibliothèque. C’est un auteur qui a le don de nous faire voyager dans l’Histoire, le tout en compagnie de personnages attachants et au milieu d’intrigues remplies de suspense.

Mais il y en a beaucoup d’autres et je ne pourrai pas tous les citer.

 

Êtes-vous une auteure organisée avec fiches et plans ou écrivez-vous les scènes de vos romans à l’instinct, dans le désordre, suivant vos inspirations ?

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Dans la vie réelle, je suis plutôt organisée. Dans l’écriture, je nage en plein désordre ! Je me promène d’un personnage à l’autre en fonction de mes envies, sans forcément respecter la chronologie. Puis j’assemble les morceaux, je m’attache aux détails afin d’aboutir à un texte cohérent.

 

Avez-vous besoin d’un "rituel" pour écrire : un objet fétiche ou un endroit particulier qui vous permet de mieux vous plonger dans votre univers ?

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Pas de rituel, pas d’objet fétiche, pas d’endroit particulier.

De la musique par contre. Certains albums m’ont accompagnée durant l’écriture de mes livres et il me suffit de les écouter à nouveau pour me replonger totalement dans l’histoire.

Par ailleurs, je dois reconnaître que la nuit reste quand même le moment le plus propice pour laisser vagabonder mon imagination.

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2°- Le roman : Le Cercle Manteia

 

Est-il votre premier roman ?

Oui.

 

Avez-vous d’abord créé le Cercle Manteia et son fonctionnement avant de vous lancer dans l’histoire ou l’avez-vous imaginé au fur et à mesure de l’intrigue et de ses besoins ?

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Aussi curieux que cela puisse paraître, j’ai commencé par écrire la deuxième partie de mon roman. Le Cercle Manteia était déjà omniprésent, bien entendu, mais il s’est affirmé au fur et à mesure de l’écriture.

 

Ajouter du surnaturel rend le thriller encore plus angoissant, comment vous en est-il venu l’idée ?

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Peut-être parce que, comme certains de mes personnages, j’avais envie de croire que la mort n’est pas une fin ?

 

Retrouverons-nous les personnages de ce roman, notamment Mikaël et Mélissa dans une nouvelle intrigue ? Il y aura-t-il une suite ?

 

Outre Le Cercle Manteia, il existe trois autres romans aujourd’hui. Vous y retrouverez notamment Mikael et Melissa, même s’ils s’effacent parfois pour laisser la place à de nouveaux personnages. Il ne s’agit pas d’une suite au sens littéral du terme car les histoires sont parfaitement autonomes, mais ils respectent une certaine chronologie et c’est la raison pour laquelle je conseillerais de les lire dans l’ordre. Toujours orientés thrillers, mes livres évoluent toutefois dans des registres assez différents.

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La Couleur du Deux s’attache plus à la psychologie des personnages. Nous allons y retrouver des « rescapés » du Cercle, notamment Melissa pour qui le retour à la vie ne sera pas aussi facile qu’on aurait pu l’imaginer. Quant au personnage central de ce roman, il se situe aux antipodes de Jérémy. Atteint du syndrome d’Asperger, et plus précisément de ce qu’on appelle le syndrome savant, Nicolas est un petit garçon très difficile à cerner. Parce que la vie s’est acharnée sur lui, parce que son intelligence décalée l’empêche de comprendre le monde dans lequel nous évoluons, il va sans le vouloir provoquer de violents cataclysmes. Amour, haine, convoitise : chacun verra en lui ce qu’il a envie d’y trouver.

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La Cinquième Clé est un livre quelque peu atypique. Un voyage à travers l’Histoire, qui nous ramènera pas à pas jusqu’à notre présent. Ils sont douze. Douze personnes à avoir percé l’un des secrets les plus convoités de l’humanité. C’est ainsi que la Fondation est née. De doux rêveurs, des utopistes qui vont veiller sur ce fabuleux secret. Des philanthropes qui vont ainsi se mettre au service de l’humanité. Ils ont entre les mains un véritable cadeau des dieux. Oui, mais un cadeau empoisonné… Car ils vont finir par comprendre qu’il y a toujours un prix à payer.

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Borderline nous emmène au cœur de la folie. La folie de scientifiques, tout d’abord, aveuglés par leur désir de vaincre les mystères de la vie. Jusqu’où peut-on aller au nom de la science ? Mais également la folie d’un jeune homme qui, avec l’aide de sa psychiatre, va tenter de reconstituer son histoire, pour comprendre ce qui l’a conduit au fond du gouffre.

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3°- Le mode de diffusion : Autoédition

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Qu’est-ce qui vous a conduite à opter pour l’autoédition ?

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Il s’agit plus d’un cheminement logique que d’un choix à proprement parler. Lorsque vous avez entre les mains un manuscrit « fini », il existe plusieurs options :

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  • Le ranger soigneusement dans votre tiroir et attaquer le livre suivant en remettant la décision à plus tard,

  • L’envoyer à des maisons d’édition, sachant qu’elles sont submergées par les manuscrits et que très peu d’entre elles seront intéressées par celui d’un « jeune » auteur débutant,

  • Ou bien se lancer dans l’autoédition.

 

J’ai essayé les trois.

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Mon livre avait des fourmis dans les pages et il a rapidement bénéficié d’aides extérieures pour s’échapper de son tiroir. Il devenait urgent de trouver autre chose.

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Ma première expérience dans le grand Monde de l’édition ? Elle ne m’a pas vraiment enthousiasmée…

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Lorsque vous vous rendez compte que le livre publié n’est pas le BAT que vous avez validé mais une version « corrigée » qui comporte quelques fautes et contresens qui n’existaient pas dans le manuscrit original, la déception pointe le bout de son nez.

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La couverture et le résumé font désormais partie des prérogatives de l’éditeur. J’ai eu l’immense plaisir de les découvrir… le jour où le livre est sorti en boutique.

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À partir du moment où vous avez signé votre contrat, il n’est plus question de faire imprimer non seulement le livre concerné, mais également les suivants. Cela me paraît tout à fait normal. Ce qui l’est peut-être un peu moins, c’est de se retrouver dans une situation où pour obtenir son propre livre, la seule solution consiste à aller l’acheter en boutique ! Deux exemplaires m’ont été offerts gracieusement… un an après sa sortie.

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Qu’en est-il des droits d’auteur ? Sachant que mon livre n’a en fin de compte été vendu que par le biais de droits dérivés, le pourcentage qui revient à l’auteur s’élève à environ 1,5 %. Le jeu en vaut-il réellement la chandelle ?

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Toujours est-il que lorsque ma maison d’édition m’a informée qu’en fin de compte, elle ne serait pas en mesure de respecter les clauses du contrat, ma tristesse a été toute relative. Je ne m’attarderai pas sur le chapitre de la récupération des droits, qui a été à l’origine de quelques déconvenues.

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C’est donc avec un énorme soulagement que j’ai retrouvé ma liberté pour reprendre l’autoédition.

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Le plus important, c’est d’arriver à définir ses priorités. Les miennes sont de pouvoir garder un certain contrôle sur toutes les étapes, d’être libre d’offrir mes livres à qui je le souhaite, d’être libre de les faire lire aux personnes qui en ont réellement envie.

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Cela ne veut pas dire que je renonce définitivement au monde de l’édition. Je pense que certaines maisons ont une politique différente et sont sans doute plus respectueuses des auteurs. Parfois, il m’arrive encore d’adresser quelques manuscrits, puis de les oublier jusqu’à ce qu’ils me reviennent accompagnés de la fameuse lettre de refus.

 

Vous avez choisi The book édition pour vous accompagner dans l’autoédition, pourriez-vous nous en dire plus sur cette expérience ?

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J’ai toujours été extrêmement satisfaite de The Book Edition : très réactifs, des délais respectés, un service à la hauteur. Leur blog et leurs fiches pratiques contiennent des informations très intéressantes pour de jeunes auteurs qui veulent se lancer dans l’autoédition.

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Mais attention, il ne s’agit pas d’une maison d’édition. Ils interviennent principalement en qualité d’imprimeur. C’est donc à l’auteur de corriger son manuscrit, de préparer sa couverture, même si je crois que depuis peu, ils proposent en option des services supplémentaires. Votre livre peut également être vendu par le biais de leur librairie en ligne.

Vous pouvez si besoin faire imprimer votre livre à l’unité. Le coût ne sera pas le même bien entendu, car ils fonctionnent avec un système de remise quantité qui vous permet d’obtenir des réductions intéressantes pour les commandes plus importantes.

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La possibilité de faire imprimer les ouvrages en très petite quantité était pour moi un élément déterminant, car je sais que je pourrai toujours refaire imprimer un livre, même si mes stocks sont épuisés et si je n’ai pas le budget nécessaire pour assumer une commande importante.

 

Selon vous, quels sont les points positifs et négatifs de l’autoédition ?

 

Les points positifs :

La liberté ! Vous gardez un contrôle total et vous ne vous sentez pas exclue du processus. C’est votre livre, c’est votre nom qui apparaît sur la couverture, donc cela me semble primordial.

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Les points négatifs :

Les autoédités n’ont pas toujours bonne presse. Ils sont parfois considérés comme les rebuts du système, ceux dont le travail n’a pas une valeur suffisante pour être admis dans le monde de l’édition.

Il est vrai que l’autoédition est effectuée sans contrôle, ce qui laisse la porte ouverte à tous les extrêmes.

Il faut également admettre qu’un autoédité n’a pas les mêmes moyens financiers. Là où des professionnels œuvrent dans les maisons d’édition, c’est à lui d’investir et de se débrouiller avec les moyens du bord pour proposer un ouvrage répondant à certains critères de qualité.

Pour finir, je dirai que le plus gros point négatif à mon sens concerne la communication. C’est à l’auteur de faire sa propre publicité pour tenter de se faire connaître. Or il s’agit d’un métier à part entière, qui demande du temps, des compétences et un réseau. Je dois avouer que pour ce qui me concerne, ce domaine m’est complètement hermétique.

 

Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaiteraient suivre ce chemin ?

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Vous en avez envie ? Alors n’hésitez pas… C’est une belle aventure.

Mais par respect pour le lecteur, il faut vraiment essayer d’offrir un travail de qualité. L’écriture est très importante, certes, mais la relecture et la correction le sont tout autant, même s’il s’agit sans doute de la partie la moins passionnante. Il ne faut pas hésiter à se faire aider, à demander des avis et des conseils.

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4°- En conclusion…

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Quel est votre actualité, un nouveau roman à venir ? Des salons du livre où vous rencontrer ?

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Un nouveau roman, sûrement. Les idées sont là.

Des salons, peut-être. Il est possible que je sois présente au Salon des auteurs organisé à Triel sur Seine le 21 janvier 2017.

 

Un conseil pour les auteurs en herbes ?

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Sincèrement ? Je ne suis pas sûre d’être bien placée pour donner des conseils.

Après tout, je me promène dans l’« herbe » également ! La seule chose que je peux proposer, c’est un retour d’expérience.

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